Le profil c’est la base, mais tout n’a pas la même importance. Les 3 trucs les plus critiques sont la phrase de présentation, la photo et le Call to action (ou CTA pour les intimes). C’est là dessus que vous devez vous concentrer à mort, en mode “minimum viable project”, car c’est ce qui permet de convertir, c’est à dire de faire votre promo et déclencher la prise de contact.

Attention je me concentre uniquement sur l’essentiel : si vous voulez vraiment vendre et vous développer, alors il faudra travailler plus finement les textes, les liens, investir dans la photo et la bannière, etc. Il y a des gens qui vendent des formations entières dédiées à l’optimisation du profil LinkedIn…

“Mais en fait tu fais quoi ?”

Tout commence pas là. Avant de vous lancer dans l’écriture, il faut que vous puissiez répondre à cette question évidente, et au delà partager dès que possible un peu de spécificité.

En pratique cette question se décline en 3 modalités, qui doivent être au coeur de votre expression de valeur :

1/ à quoi vous servez ? C’est votre métier, votre utilité, votre valeur ajoutée – parfois tout le monde comprend votre métier (”avocat au pénal”) parfois c’est plus niche (”growth hacker”). C’est aussi au sens plus large “quelle information utile pouvez vous m’apporter ?”

2/ pourquoi vous choisir vous plus qu’un autre ? C’est votre spécificité, votre différence qui va permettre de vous distinguer et de vous positionner sur le marché (ou la niche dans le marché) qui vous intéresse. C’est aussi au sens large la question de savoir “que manquerait-il au marché si vous n’étiez pas là” ?

3/ Que voudriez vous que les gens disent de vous quand vous n’êtes pas là ? c’est une question qui permet d’approcher votre positionnement et qui force à résumer très vite ce pourquoi on ferait appel à vous. D’expérience c’est presque la question la plus importante, celle qui résume tout car au fond les gens quand ils vous recommandent doivent partager votre valeur (non ?)

En résumé : à quoi vous servez ? Qu’est ce que vous m’apportez ? Pourquoi je dois vous suivre ? Cliquer sur votre lien ? Vous appeler ? Et quelle trace tout cela laisse ?

Et le dire clairement, pour que ça parle tout seul, en quelques mots et image, pour des gens pressés. Bien sûr cela se verra autant dans le profil que dans ce que vous écrirez au quotidien.

La phrase de présentation ou “job description” : votre pitch !

C’est la phrase sous le nom, celle qu’on lit en premier. Qu’on appelle aussi « baseline » mais pas forcément iéal car elle est souvent plus longue qu’un slogan, Qui résume votre valeur ajoutée, donc. Cette phrase doit être :

  • courte, d’autant plus que seuls les 65 à 70 premiers caractères (désolé impossible de savoir exactement quand ça coupe !) sont lisibles partout et notamment dans le flux. Ce sont les plus importants. Cela veut dire qu’il faut raisonner sur l’immédiat (le début) et le détail en plus pour ceux qui iraient cliquer sur le profil, avec deux niveaux de lecture donc.
  • constituée d’une seule phrase ou de plusieurs propositions accolées, mélangeant certains des registres ci dessous
  • claire et directe, en réservant le jargon à votre secteur si cela fait sens.

Je vous mets la mienne en exemple, pour vous permettre de voir les différents contextes de lecture. Vous verrez (cf plus bas) que j’ai choisi d’être « task oriented » :

La vue depuis un post (la plus courante), tronquée
La vue quand on clique sur le profil, qui affiche la phrase dans toute sa longueur avec des exemples de missions

Pour moi, il y a 3 type de présentation, et vous devez en choisir une, ou du moins commencer par une, puisque encore une fois ce qui compte ce sont les 70 premiers caractères :

  • job-oriented : “freelance UI designer”, “directeur commercial grands comptes chez Bidule”, “Consultant en communication digitale”. C’est clair, ça fait pas toujours rêver, mais c’est le minimum qui parfois suffit. Pour les frees cela dit personne n’est trompé par CEO ou Owner ou Président quand vous êtes tout seul président de votre SASU, même avec une jolie micro marque. J’aime bien dire “freelance” ça a le mérite d’être clair.
  • task-oriented : ‘je designe des interfaces vivantes“, “Je structure vos équipes achats”, “Je mets en place des stratégies de vente”, le fameux “j’accompagne …” à toutes les sauces… comme “J’accompagne les startup SaaS en série B pour optimiser leur funding” – si vous avez les bons mots clés (voire, le jargon) ça peut être clair et créer un effet d’affinité avec votre cible.
  • result-oriented : “mes interfaces surperforment la conversion de 15% en moyenne” / “je fais passer les startups de 0 à 1 million d’ARR” / “j’ai accompagné 100 PME dans leur développement commercial” : si vous arrivez à dire ce que vous faites et avez ce genre de preuve, ne vous en privez pas. Par contre pas fan des métaphores à la con genre ”Faites décoller vos ventes en mode fusée 🚀”

A noter aussi la dimension SEO qui peut intervenir sur LinkedIn quand les gens cherchent des profils précis via le moteur de recherche, et c’est plus fréquent qu’on ne le pense. Donc gardez parfois du “job-oriented” dans la fin de la phrase, celle qui ne se voit que quand on clique sur le profil mais que LinkedIn a en tête.

Pour l’inspiration :

  • Benchmarkez vos potes et vos concurrents, et ceux qui ont beaucoup d’abonnés ou de reach. Voyez dans quelles catégories ils se rangent, s’ils ont des formules longues ou pas, et prenez garde à regarder “en situation”, c’est à dire les 65-70 caractères qu’on voit en même temps que la photo dans le flux.
  • Faites tourner chatGPT en affinant les prompts (”pas d’émoji” déjà hein) pour vous donner des idées ; dites lui ce que vous faites, etc. Ça ne sera pas très original mais au moins vous devriez gagner en clarté.
  • Partagez vos pistes à des vraies gens et demandez leur 1/ si on comprend votre valeur ajoutée et votre spécificité et 2/ si c’est attractif, valorisant, etc. La phrase seule ne vous vend pas, elle explique par contre, elle est le premier point de conversion.

La photo et la bannière en haut de profil

  • La photo : Oui c’est super important, oui c’est mieux si vous faites un shooting dédié, mais franchement je n’ai rien d’intéressant à vous dire sur ce sujet. Soyez pro et/mais naturel, cette bonne injonction contradictoire. Bon et vous allez la voir souvent votre photo, donc choisissez-en une qui vous plait.
  • La bannière : si vous avez une micro marque (et pas “Jean-Michel Durand Consulting”) , la bannière est liée à sa charte. Sinon faites ce que vous voulez mais profitez de l’espace pour rappeler ce que vous faites ou alors valorisez votre dernière activité (« mon livre blanc ») (je devrais le faire oui). Ne copiez pas la phrase de description, prolongez là en quelques mots. Là encore il y a plein de benchmark à trouver.

Les CTA

C’est complètement critique, évidemment. Il faut faciliter au max la prise de contact ou de rendez-vous et/ou la conversion vers des contenus plus détaillés (votre site en premier lieu).

Pour cela faut absolument utiliser les zones de push et mise en avant qui sont offertes par Linkedin et que tout le monde n’optimise pas !

Les 2 plus importantes pour moi (et accessible à tout le monde) ;

1/ Le lien “site web” qui apparait sous la phrase de présentation et qui est paramétrable. Je vous conseille de ne pas mettre juste votre url mais de dire pourquoi on gagne à cliquer. C’est idéal pour pointer vers un site, un porfolio behance, un lien de contact ou un calendly si vous préférez. Notez au dessus le lien « coordonnées » assez invisible…

visualisation du lien site web sur linkedin
Le lien – si vous n’avez pas de site : essayez Notion, c’est gratuit et simple d’utilisation.

Faut-il acheter le compte premium (30 à 50 euros / mois) pour avoir plus de CTA ? Ou carrément Sales navigator (50 à 100 euros / mois) ? Je ne crois pas. De ce que j’ai vu, c’est utile seulement :

1/ en cas de prospection très active, si vous voulez voir exactement qui vous voit et les contacter, ou si vous mettez en place des envois de « inMail » (messages vers les profils auxquels vous n’êtes pas connectés). Mais entre nous avant de prospecter vous devez déjà publier 🙂

2/ ou pour vendre des services / convertir direct en proposant un clic depuis la page de flux, sans passer par le profil, avec ce petit lien toujours visible.

Sinon laissez tomber c’est bien trop cher !

Les autre items du profil

…dont je ne me préoccupe pas trop (mais chacun son avis)

  • Le blabla (pardon mais vraiment c’est ça) pour vous présenter. Est ce que quelqu’un lit ça ? non. Alors relax, droit au but, c’est le prolongement de votre phrase de présentation, partez de là et restez court et sympa. Si vous n’y arrivez pas, demandez à l’IA et repassez pour rendre le ton plus humain. Vous serez pas le premier, et c’est normal.
    • Side note : je ne dirais pas ça pour une personne en recherche d’un job classique
  • La partie “services”, qui renvoie vers une sorte de plateforme payante façon Malt. Pas utile à mon avis, mais je dois creuser l’affaire avant de trancher définitivement.
  • CV et expériences : surtout utile quand on cherche à se faire recruter pour un CDI ! Le nom des boites parle, celui des postes un peu moins mais quand même, et après ce qui compte c’est juste de permettre de comprendre ce que vous avez FAIT. Donc si vous y tenez, actions concrètes et preuves en mode “j’ai fait progresser le CA de 18% en 12 mois en automatisant le sales funnel”, ce genre de choses. Pas ma came cela dit.